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Rien à guérir !

L’Assemblée nationale a adopté à l’unanimité mardi soir une proposition de loi LREM réaffirmant l’interdiction des pseudos «thérapies de conversion», ces pratiques qui visent à imposer l’hétérosexualité aux personnes lesbiennes, gays, bi et trans (LGBT). Voté en première lecture et transmis au Sénat, ce texte de la députée Laurence Vanceunebrock (LREM) prévoit un délit spécifique contre les soi-disant «thérapeutes» ou religieux qui prétendent «guérir» les homosexuels. ...

Seront punies de deux ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende les «pratiques comportements ou propos répétés visant à modifier ou réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre» d’une personne et «ayant pour effet une altération de sa santé physique ou mentale». La sanction sera portée à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende en cas de circonstances aggravantes, notamment lorsque la victime est mineure, dépendante ou que l’auteur est un ascendant.

Cette proposition de loi peut permettre de «sauver des vies», a estimé la ministre déléguée à l’Egalité, Elisabeth Moreno. «Il n’y a rien à guérir. Etre soi n’est pas un crime, on ne doit pas chercher à modifier l’identité de genre ou l’orientation sexuelle» des personnes.

Venues des Etats-Unis, ces pratiques «moyenâgeuses» sont peu connues en France et difficilement quantifiables. Lors d’une mission parlementaire de 2019, Laurence Vanceunebrock et l’Insoumis Bastien Lachaud ont évoqué une «centaine de cas récents», s’alarmant de «l’augmentation des signalements». Ils décrivent des traitements par «hypnose», «hormones» voire «électrochocs», des dérives «religieuses» entre «appels à l’abstinence» et séances «d’exorcisme», ou le recours aux «mariages forcés» hétérosexuels.

De tels actes peuvent déjà tomber sous le coup de la loi, via les violences volontaires, l’abus de faiblesse, l’exercice illégal de la médecine, le harcèlement ou la discrimination… Mais Laurence Vanceunebrock, qui défend cette mesure de longue date, juge nécessaire un délit spécifique pour soutenir les victimes face à la difficulté de porter plainte et mieux prendre la mesure du phénomène...

Chez les associations LGBT et dans la société civile, la mobilisation s’intensifie. Les messages se multiplient sur les réseaux sociaux, sous le hashtag #RienAGuerir, du nom d’un collectif de victimes lancé en 2020 par Benoit Berthe Siward, présent en tribune mardi. Le chanteur Eddy de Pretto soutient aussi la proposition de loi. «Des dizaines et des dizaines de témoignages sont sortis», assurait récemment à l’AFP Timothée de Rauglaudre, coauteur du livre Dieu est amour et du documentaire Homothérapies, conversion forcée..

En juillet, la Miviludes indiquait toutefois n’avoir «réceptionné» de 2018 à 2020 que «très peu de signalements sur les thérapies de conversion alors que la mission parlementaire a permis de libérer la parole et de mettre au jour leur existence sur le territoire français». L’Association Le Refuge avait expliqué recevoir une dizaine d’appels par mois à ce sujet...

En Europe, Malte et l’Allemagne ont déjà interdit les «thérapies» de conversion. Des démarches similaires sont engagées aux Pays-Bas ou au Royaume-Uni. Au Canada, les députés ont adopté un projet de loi fin juin.

Source  liberation.f 06/10/2021 ►Suite de l'article

POUTINE EXPRESS

Les médias d'État en Russie rapportent que le gouvernement russe envisage d'interdire tout ce qui est associé au mouvement LGBTQ ainsi qu'à d'autres groupes idéologiques « extrémistes » qui se développent dans le pays.

L'interdiction potentielle inclurait également « les groupes féministes radicaux et sans enfants » rapporte le Moscow Times .

Des désignations « extrémistes » ont été utilisées pour interdire à des groupes tels que les Témoins de Jéhovah tout ce qui est associé au chef de l'opposition Alexei Navalny.

La suggestion intervient alors que le pays continue de réprimer les organisateurs pro-égalité. Cette semaine, trois organisations et 22 personnes ont été qualifiées d'« agents étrangers » par le ministère russe de la Justice, dont le Centre d'études de genre basé à Ivanovo Oblast, membre fondateur de Pussy Riot, et une publication créée par le groupe de performance punk Mediazona.

«L'idéologie LGBT, le féminisme radical et les mouvements sans enfants devraient être reconnus comme de l'extrémisme – une idéologie extrémiste », a déclaré Andrei Tsyganov, président d'une commission du Roskomnadzor, l'agence chargée de réglementer le contenu diffusé sur les marchés russes.

(...) La Russie a imposé de plus en plus de restrictions aux personnes et au contenu LGBTQ, presque tout ce qui est pro-LGBTQ est considéré comme une « propagande » dangereuse sous le président russe Vladimir Poutine. Alors que les relations homosexuelles elles-mêmes ne sont pas punissables par la loi en Russie, d'autres lois anti-LGBTQ sont en place, comme une loi de 2013 qui fait de la diffusion de « propagande sur les relations sexuelles non traditionnelles » une infraction pénale.

La plupart des célébrations de la fierté ne sont pas autorisées en vertu de cette loi, et les personnes peuvent être poursuivies pour avoir soutenu ou affiché publiquement un contenu ou un comportement pro-LGBTQ.

(...) L'année dernière, en vertu de la loi, un militant LGBTQ de 27 ans a été condamné une amende à pour avoir attiré des familles avec des couples de même sexe . En juillet 2020, Poutine s'est moqué de l'ambassade des États-Unis pour avoir hissé un drapeau de la fierté pendant le mois de la fierté, affirmant que cela « révélait quelque chose sur les personnes qui y travaillent ».

Un référendum national adopté par les citoyens du pays au début de 2020 a défini légalement le mariage comme étant uniquement entre un homme et une femme. Le parti Russie unie de Poutine a proposé cette année interdiction des comportements bisexuels et des relations polyamoureuses, a ajouté le Moscow Times... "

Source lgbtqnation.com 01/10/2021 ►Suite de l'article