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Marie Mandy, auteure-réalisatrice et photographe... pour celles qui ne la connaissent pas encore, le parcours d'une femme remarquable.

INTERVIEW (extraits) :
(...) Marie Mandy, comment vous vous définissez ?
Déjà, je ne me définis pas… (sourire). Je n’aime pas me catégoriser. Nous sommes constitués par toutes sortes de vécus qui se superposent. Évidemment, je suis une femme et j’ai aussi une expérience de mère. En plus de cela, une pratique d’artiste. Je suis à la fois photographe et cinéaste. Je suis faite aussi de différentes identités.
J’ai vécu dans plusieurs pays, j’ai traversé l’épreuve d’un cancer, je suis homosexuelle. Tout cela modifie en profondeur ce que nous sommes et notre rapport au monde. Ces fragments s’assemblent pour former une identité. Mais cela ne nous permet pas de nous catégoriser. En tant qu’artiste et femme engagée, je travaille avec tout cela. Il arrive que des gens me traitent de militante ; je préfère dire que je suis « illimitante ». Dans ce monde qui se referme de plus en plus, on essaye toujours de se réouvrir sur lui.
(...) Quand on regarde vos films comme : Voir sans les yeux, Oui mais non, ou encore L’utérus artificiel, on constate que vous aimez jouer avec des éléments inattendus : chien, poupées… Cela doit être vu comme votre marque ? Ce qui est vraiment ma marque, c’est le recours à des dispositifs narratifs particuliers dans le cadre du documentaire. Cela me permet de plonger le spectateur de manière émotionnelle dans le film. Même sur des sujets compliqués, j’essaie toujours de libérer d’avantage d’émotion chez le spectateur. Dans le cas de « L’utérus artificiel », je voulais faire passer l’absurdité que véhicule le livre 1984 de Orwell qui parle, entre autres, de la production de bébés in vitro à la chaine. C’est pour cette raison que dans le documentaire nous avons glissé à beaucoup d‘endroits des poupons ou des éprouvettes avec des mini-poupées. Espérant ainsi provoquer une sorte d’inconfort chez le spectateur.
Dites-nous, alors, où se trouve la limite entre la fiction et le documentaire ?
J’estime qu’il n’y a pas vraiment de frontières. En fait, on raconte toujours des histoires, que ce soit avec des personnes réelles ou avec des comédiens. Par contre, je suis attachée à une certaine éthique du documentaire. Quand on fait des films avec des vrais gens, il y a la question du « jusqu’où peut-on aller » ? Par exemple dans « Voir sans les yeux », ce sont des malvoyants et non-voyants qui témoignent. Ils ont donné beaucoup d’eux-même pour le film, ce fut certainement une belle expérience pour eux, mais j’ai essayé que le film leur apporte aussi des choses. Il y a des échanges qui se font à travers le processus d’un documentaire. On ne peut pas juste « prendre », il faut que le film rende aussi quelque chose à ceux qui y participent.

(...) Marie Mandy et un avenir politique, est-ce envisageable ?
Cela ne m’intéresse pas dans l’esprit dans lequel la politique est menée aujourd’hui. J’aimerais oui, peut-être faire partie d’un gouvernement qui, comme certains peuples anciens, envisagerait chaque décision en évaluant son impact sur les 7 prochaines générations. Mais le monde politique actuel ne pense pas comme cela, tout est pensé à court terme, sans vision de l’avenir. J’ai tellement côtoyé les politiques, en militant dans les associations de défense du droit des artistes que je suis assez dégoûtée. Ces hommes et femmes qui sont au pouvoir n’ont pas d’ambition pour le peuple. Alors qu’ils prétendent travailler pour la majorité, personnellement j’estime qu’ils travaillent pour leur pouvoir, leurs ambitions, pour satisfaire leur ego et leurs amis des lobbys.

(...) Qu’avez-vous alors vécu, pour tourner un film sur le tournage des scènes d’amour ?
Là justement, j’ai été confrontée à une question très spécifique : celle de la différence entre le cinéma des hommes et le cinéma des femmes. Y en avait-il une ? Je me sentais légitime pour la poser.
Quand je suis sortie de l’école de cinéma dans les années 90, j’ai réalisé mon premier long-métrage de fiction. J’ai tourné des scènes d’amour. Je me suis beaucoup interrogée sur la manière de tourner ces scènes en tant que femme, et sur ce qu’il fallait montrer ou pas. J’ai tourné ces scènes comme je l’ai ressenti, avec une esthétique particulière, sans vraiment montrer l’acte sexuel à l’écran. À la sortie du film, un journaliste m’a dit : « On voit que ces scènes ont été tournées par une femmes ».
Cela m’a interpellée car j’avais tourné de manière intuitive, et pour comprendre ce qui se jouait là-derrière, j’ai décidé de donner la parole à d’autres réalisatrices. C’est devenu le documentaire « Filmer le désir – Voyage à travers le cinéma des femmes ». Ce film est aujourd’hui une référence dans toutes les études de « gender » et il a été acheté par 250 universités américaines.
A partir de là, je me suis efforcée de travailler très intuitivement. Mais le regard des femmes sur l’image est toujours un peu biaisé, puisque dans les écoles de cinéma, on enseigne en montrant pour exemple des films réalisés à 99% par des hommes. Aujourd’hui je me demande pourquoi en tant que femme, l’on doit apprendre l’histoire du cinéma à travers le regard des hommes ? Pourquoi ne pas enseigner toute une année en montrant exclusivement des films faits par des femmes, de Dorothy Azner à Jane Campion, de Germaine Dulac à Agnès Varda….
Et en montrant beaucoup de films de réalisatrices contemporaines aussi : les Kathryn Bigelow, Sofia Coppola, Nora Ephron, Suzanne Bier, Coline Serreau, Marion Hansel, Catherine Corsini et compagnie ? Cela permettrait de nourrir différemment les regards et de faire bouger les lignes. Ce serait bien pour les hommes aussi. En ce moment, la question de la parité du financement des films de femmes et de leur visibilité est à l’ordre du jour de toutes les commissions et festivals.
Avez-vous des projets à long ou à court terme ?
J’ai plusieurs projets de documentaires, en long-métrage, mais aussi des envies de fiction. Après avoir réalisé 35 documentaires, je ressens les limites du travail avec le réel, on ne peut les faire reculer indéfiniment, et j’ai l’impression d’avoir épuisé pas mal de dispositifs narratifs. C’est difficile de toujours se renouveler. J’ai envie de travailler avec des acteurs et d’aller là où le documentaire ne me permet pas d’aller. J’ai deux projets de fiction qui sont en écriture, en plus d’un projet de série..."
Source et Filmographie (Propos recueillis par Elisa Held et Kossi Thenamou) :►Suite INTERVIEW complet +INFOS :►Marie MANDY (Wikipedia)
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