
UNE FEMME COURAGEUSE...
Fatima Ezzahra Amezgar (photo) est indirectement devenue le centre d'attention du Salon du livre de Rabat. Selon ses représentants, elle a été convoquée pour l'événement et son livre "Journal d'une lesbienne" a été censuré au dernier moment.
La cause du problème est claire. Le Maroc et l'homosexualité. Le "Journal d'une lesbienne" (Editorial Agora, Tanger, 2022) est un jalon dans l'histoire littéraire du pays car il parle ouvertement de l'expérience d'être lesbienne dans une région où « pratiquer » l'homosexualité est passible de prison.
Il raconte l'histoire de Titima, une jeune femme élevée dans les bidonvilles de Casablanca qui adorait le football, a été violée dans son enfance, comme beaucoup de ses amis, et a dû épouser un homme contre son gré. Titima rencontre Ranim, une fille dont elle tombe amoureuse, et décide de divorcer de son mari...
Le thème du livre a commencé à soulever la polémique quelques jours avant l'événement, après les critiques dévastatrices du leader salafiste Hassan El Kattani, raison pour laquelle les organisateurs ont reculé. "Aujourd'hui l'homosexualité est défendue, demain elle affectera les relations entre frères et sœurs ou entre mères et enfants." Ce sont les paroles perverses prononcées par El Kattani.
(...) "Les extrémistes sont en colère parce que mon roman non seulement défend le combat pour se libérer du machisme, mais met également fin au phallocentrisme et déclare le "macho" persona non grata", raconte l'auteur à l'agence Efe au salon littéraire lui-même, soutenu par d'autres convoquent des écrivains comme Abdelkarim Juaiti et des militantes féministes comme Lubna El Jud.
Fatima assure que les organisateurs l'ont retiré pour protéger son intégrité et se réjouit qu'il soit également disponible en librairie comme n'importe quel autre livre. De plus, après la polémique, le livre s'est vendu beaucoup plus d'exemplaires. Comme nous nous réjouissons !
Tous nos remerciements à cette femme courageuse et à son roman révolutionnaire.