
JUSTICE DÉCISION HISTORIQUE
Pour la première fois, un viol reconnu comme «LESBOPHOBE» aux assises !!! (Voir articles au dessous)
La cour d’assises de Paris a condamné un homme à 14 ans de prison pour « viol en raison de l’orientation sexuelle » sur une femme homosexuelle. Cette décision est << historique >>, selon l'avocat de la victime.
Le violeur avait été condamné à 15 ans de réclusion criminelle par la cour d'assises de la Seine-Saint-Denis en mars 2020, mais la circonstance aggravante du caractère homophobe de l'agression n'avait pas été retenue à l'époque.
Vendredi, la cour d'assises de Paris a condamné un homme à 14 ans de réclusion criminelle pour « viol en raison de l'orientation sexuelle » sur une femme homosexuelle.... La reconnaissance du caractère lesbophobe de cette agression « était le plus important pour moi », a réagi Jeanne auprès de l'Agence France-Presse. « Le viol était nourri par ça, il voulait me nier en tant que lesbienne, me punir...
« Ému et fier », l'avocat de la jeune femme, Stéphane Maugendre, a de son côté estimé que cette condamnation, « une première historique », était aussi « l'aboutissement du procès d'Aix-en-Provence » de 1978. Lors de ce procès, les trois agresseurs d'Anne Tonglet et Araceli Castellano, un couple de lesbiennes, avaient été condamnés au terme d'un combat mené par leur avocate Gisèle Halimi, qui avait abouti à une redéfinition légale du viol.
La peine prononcée en appel est légèrement plus faible du fait des aveux de l'accusé sur le viol et les violences : Jeanne, dont l'ensemble du corps présentait de « très nombreuses plaies et ecchymoses », avait notamment eu un tympan perforé. Mais l'accusé a persisté à affirmer « ne pas avoir de problème » avec son homosexualité. « Il était hors du temps, gavé de cocaïne et d'alcool, il ne savait pas ce qu'il faisait », a dit son avocat, Paul de Bomy, après le verdict.
« Les femmes lesbiennes et bisexuelles sont extrêmement exposées aux violences et agressions sexuelles » en raison de « la haine et du mépris liés à l'orientation sexuelle, mais aussi de la perception misogyne selon laquelle les femmes sont des objets, et surtout des objets sexuels », a réagi auprès de l'Agence France-Presse Silvia Casalino, codirectrice de l'EuroCentralAsian Lesbian Community.
« Il s'ajoute aussi la conviction que les femmes qui n'ont pas de relations sexuelles avec des hommes sont “malades”, “anormales” et doivent être “corrigées” », ajoute la militante. En 2013, deux hommes avaient ainsi été condamnés à 12 ans et 15 ans de réclusion par la cour d'assises de l'Hérault pour le viol d'une lesbienne à Béziers, selon Midi libre. Aux yeux de Silvia Casalino, la décision de la cour d'appel « est très importante et envoie un signal clair aux États européens qui sont aujourd'hui en train de discuter l'introduction de mesures pour prévenir les crimes de haine contre les personnes LGBTI ».
« 4% des femmes hétérosexuelles disent avoir été victimes de viol, contre 10 % des femmes lesbiennes. On ne peut pas faire semblant de ne pas comprendre », avait insisté l'avocate générale lors du premier procès, en 2020 à Bobigny.
« Le viol punitif est quelque chose de courant, mais il y a très peu de dépôts de plaintes, a affirmé vendredi à l'Agence France-Presse Lucile Jomat, présidente de SOS Homophobie. J'espère que la justice continuera comme ça, pour celles qui ont le courage de porter plainte. » Après l'avoir violée, son agresseur avait lancé à Jeanne : « T'as compris ? Tu feras moins ta conne maintenant ? »